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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 20:04

 Le départ nouveau amorcé dans les universités ivoiriennes est loin de mettre un terme à la violence en milieu estudiantin. Les leaders syndicaux lèvent un coin du voile sur les raisons profondes des rivalités qui les opposent.

 

L’état des lieux n’est pas rassurant sur les campus. La course aux militants influence le rapport de force entre les associations estudiantines. « Des syndicats se disant proches du pouvoir ont tendance à répéter des actes de violence que nous avons reprochés à d’autres dans un passé récent. Nous attirons l’attention des autorités car les prémices de la brutalité existent avec la concurrence déloyale. Beaucoup souhaitent se venger.  Nous même avons été victime d’actes d’intimidation et d’agressions à trois reprises.», prévient Traoré Moussa,  secrétaire général de l’Union nationale estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Unesci). Un avertissement qui sonne comme  un signal fort.

Un conflit de leadership 

 Sur les campus, les associations d’étudiants continuent de se constituer en factions rivales, comme il en était dans par le passé. Chacune d’elles se targue d’avoir plus d’influence sur le terrain.  « Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes le syndicat qui a le plus d’audience auprès des étudiants.  Et pour nous, c’est dans la diversité qu’on pourra trouver des solutions aux problèmes des élèves et étudiants. Et à ce sujet, nous organisons une conférence publique sur la réconciliation en milieu universitaire le 15 février prochain.  Nous sommes prêts à nous réconcilier avec nos bourreaux d’hier, mais cela passe par la justice.», soutient de son côté Nomimé Roland. Le secrétaire général de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci) craint que des activistes au sein de syndicats concurrents, qui ont commis des crimes hier en milieu universitaire ne jouissent d’une certaine impunité. Selon lui, cela risquerait de susciter une autre forme de révolte entre étudiants. Quant à Salif Djoman,  le secrétaire général du Syndicat national des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Syeeci), il se prévaut sans hésiter d’avoir la prééminence. «  Nous sommes actuellement la structure la plus puissante du milieu. Nous avons mené le combat pour la réouverture du restaurant. Il y a eu des arrestations dans nos rangs, alors que notre meeting était pacifique.  Les étudiants se reconnaissent en nous, à la différence de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) qui n’existe pratiquement plus. », s’enorgueillit-il.  

Le plaidoyer de la Fesci

Par ailleurs, il n’occulte pas le sceptre de la violence qui plane sur les rapports entre syndicats rivaux. Le leader syndical en décline quelques raisons : « En réalité, il y a des risques de violence, parce que toutes les structures veulent contrôler le milieu universitaire, y compris celles qui ont commis des crimes hier.  Des hommes politiques soutiennent la Fesci actuellement parce qu’ils ont des ambitions ; nous les citerons le moment venu.» Réponse du berger à la bergère,   Mian Augustin, secrétaire général de ladite fédération mis à l’index rejette en bloc toutes ces accusations. « Les petits syndicats qui ont vu le jour au lendemain de la crise comme les Syeeci et autres, sont à la base de la violence sur le campus.», charge-t-il.  Faisant allusion à l’arrestation de deux proches de Salif Djoma, le premier responsable de la Fesci mentionne que « certains ont été arrêtés par la police lorsqu’ils ont envoyé des voyous d’Abobo pour perturber les cours. Comme ils n’ont pas de partisans, ils brandissent les muscles. Un des nôtres a été violenté pour disent-ils un règlement de compte. ». Mian est formel à propos des incriminations récurrentes contre son syndicat: «  Durant les cinq années de notre mandat, il n’y a jamais eu un seul coup de sifflet sur le campus, ni dans les lycées et collèges. Nous avons demandé pardon face à la Nation pour des actes commis par des politiques. Quel mea-culpa attendre encore de nous qui ne nous reprochons rien ?»  Soupçonnés de vouloir faire le lit à la violence, des leaders syndicaux ont décidé de montrer patte blanche. Aussi prévoient-ils une série d’actions de sensibilisation en faveur de la paix. A cet effet, la Fesci propose une charte de bonne conduite, tandis que les autres mouvements planchent pour des élections syndicales en vue de déterminer le syndicat le plus influent sur les campus. Nana Aka Patrisck,  vice-président du comité de médiation des chefs coutumiers et religieux et des parents d’élèves  dans la crise de l’école, prône quant à lui le dialogue intersyndical. L’adage ne dit-il pas, ‘’mieux vaut prévenir…’’ ?

Nesmon De Laure

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