Le coup médiatique de la semaine

Alors que l'attention était cristalisée sur  la campagne des élections locales et la grève à l'éducation, et  que sur le  plan culturel, le bilan du Femua était commenté dans les milieux branchés, le Front populaire ivoirien (Fpi), parti de l'ex président Laurent Gbagbo sort le "grand" jeu . Miaka Ouretto, président du parti appelle dans un communiqué rendu public lundi dernier,  l'allié du parti au pouvoir à une sorte de dissidence. Il met en avant une exclusion à travers sa fameuse boutade: " on nous demande de vivre ensemble chez nous sans nous", tancant ainsi le parti à la case verte dont le slogan est "vivre ensemble". Si dans la forme, Miaka a réussi à détourner un temps soit peu l'opinion, vu que les  journaux de tout bord abordent le sujet, dans le fond, à qui profite sa sortie? A l'analyse, il apparait évident que le vainqueur n'est pas à priori le Fpi. Du moins, il n'est pas le seul.  Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) à qui est adressé l'invite, a ici l'occasion de faire monter les enchères. De fait, le sphinx de Daoukro n'a encore rien dit. Mais l'un des cadres du parti, qui plus est député de Koumassi, Claude Emolo, n'écarte pas l'idée d'une collaboration, d'une alliance avec le Fpi. Naturellement, le Rassemblement des républicains, parti au pouvoir, ne voit pas cette sortie d'un bon oeil. "le Fpi est aux abois", tranche Joël N'Guessan, porte-parole du Rdr. Un proche de la direction du parti de l'ancien chef de l'Etat avec qui nous avons échangé lundi après-midi, a fini par admettre que "c'est pour aider le Pdci. Le Rdr devient trop fort. Il s'accapare tout. Il faut le déstabiliser". Voyant certainement la menace, le candidat du parti au pouvoir pour la municipale à Koumasssi, a vite fait d'inviter son adversaire du parti qui fête son  67ème anniversaire, à un meeting conjoint. Comme quoi, en politique, c'est le jeu des alliances qui fait le jeu. Un signal à nos extrémistes, parfois de bonne foi, qui se laisse guider et trahir. 

Nesmon De Laure